jeudi 1 mars 2012

Huitième mouvement - Immobile


J'ai refermé la porte derrière moi - pour un temps -pour un temps s'en allant - telles ces monts ne cessant pas d'apparaître à l'horizon indécis - épuisement de cette marche infinie - rocher de Sisyphe que tu ne cesses de charrier - temps que tu ne cesses de repousser - encore un peu de ce festin d'hier - reste d'un festin d'hiver - les lueurs d'étoiles sont devenues ténues aux sommets enneigés de Dakota Russian falls - elles ne brillent plus à mon regard - à tes yeux - quitter pour mieux revenir - sans être spectre acteur - et cette envie d'immobilité - pèlerin de l'inaccessibilité - L'avatar de moi-même s'est évaporé tel le tien dans le néant d'un serveur anonyme - indifférant - garde-t-il la mémoire de ces émotions qui au regard humain furent effacées - furent éteintes ? - j'ai refermés cette porte pour un temps ...
Oh... - l'espace-temps t'emporte de par ses méandres - circonvolutions d'entre présent passé et futur incertain... J'aurai tant voulue... - et puis la pluie - la pluie bleue/grise - te rend doucement muette - te rend errante de par cette beauté brûlant au creux perdu de ton ventre - la sim semble pleurer - elle bruine - celle dont j'ai égarée les clefs - si bien que soleil, larmes et arc-en-ciel s'emmêlent - s'embrouillent - est-ce l'eau - cette diffraction fracturant la palette des couleurs ?... - couleurs à l'abandon - infinité....
Au cœur solitaire de la nuit - Au bord de la rivière argentée - me suis assise - guettant ton reflet au creux lunaire - à t'attendre sous la pluie...